LECTURES DE PAVESE
JEUDI 24 OCTOBRE 18H30 à la librairie l’Échappée belle à Sète
L’association Dante Alighieri propose des lectures de Pavese La bella estate et Hotel Roma de Pierre Adrian (Gallimard).
Trois nouvelles, trois lumières, trois douleurs. De la première phrase du recueil : « À cette époque-là c’était toujours fête », aux derniers mots recouvrant d’un calme linceul le corps d’une suicidée, l’écriture fouille le plein jour de l’activité humaine jusqu’à y toucher le néant et la mort. Un peu comme un oeil fasciné passe et repasse sur la blessure d’un beau visage. C’est la fêlure d’angoisse qui accompagne une pâle amoureuse dans tous ses trajets (Le Bel Été). Puis c’est l’acharnement incertain de trois jeunes gens à suivre autour de la ville les doubles traces de viveurs fatigués et de la nature pléthorique (Le Diable sur les collines). C’est enfin la fièvre vaine qui fait s’agiter quelques femmes volées à elles-mêmes et dissipées en paroles de pure perte (Femmes entre elles).
« Je pardonne à tous et à tous je demande pardon. Ça va ? Pas trop de bavardages. » Le 27 août 1950, Cesare Pavese se donne la mort dans la chambre 49 de l’Hotel Roma, à Turin. Il laisse un mot d’excuse, des poèmes et un journal intime, Le Métier de vivre. Pierre Adrian a retracé le dernier été d’un écrivain hanté par le suicide. Il a cherché dans sa vie et dans ses livres de quoi nous apprendre, malgré tout, le douloureux métier de vivre. Pavese apparaît au fil des pages comme un compagnon de route taciturne, drôle, sincère.