par Edith BURCK
Traduction de René de Ceccatty
Editions du sous-sol
“Noi non abbiamo né il Purgatorio né il Paradiso ma l’Inferno l’ho conosciuto, dove il dito di Mengele indicava la sinistra che era il fuoco e la destra l’agonia del lavoro, gli esperimenti e la morte per la fame e il freddo. Perché [Dio] non hai spezzato quel dito?”
“Nous n’avions ni le Purgatoire ni le Paradis mais l’enfer je l’ai connu, où le doigt de Mengele indiquait la gauche qui était le feu et la droite qui était l’agonie du travail, les expériences et la mort par la faim et le froid. Pourquoi n’as-tu pas brisé ce doigt ? ».
Ainsi s’adresse Edith Bruck dans une bouleversante Lettre à Dieu qui clôt le récit de sa vie dans ce livre écrit à l’âge de 89 ans. Née dans une humble famille de juifs hongrois, elle a 13 ans lorsqu’elle est déportée à Auschwitz avec sa famille. C’est la mémoire de l’enfer des camps puis de la libération et d’une renaissance qui est ici contée en langue italienne, celle qui lui a donné, dit-elle, une identité et la possibilité de s’exprimer.
«Quando all’alba i fascisti ungheresi buttarono giù la nostra povera porta per trascinarci via, la prima cosa a cui pensò mia mamma fu al pane che stava lievitando».
« Quand, à l’aube les fascistes hongrois défoncèrent notre porte pour nous emmener, la première chose à laquelle pensa maman fut le pain qui était en train de lever ».
Dans une entrevue, Edith Bruck donne ainsi la clef du titre de son livre et confie qu’elle n’aurait jamais pu écrire le mot « pane » en hongrois…
Un livre nécessaire, le testament épuré et émouvant d’une vie contre l’oubli : Edith Bruck, parmi les dernières survivantes des camps, a témoigné épar la littérature, la poésie et ses rencontres dans les écoles.
Maria TAILLANDIER